5 minutes avec Julie PASCAL, CTO de Nemmès
Rencontre avec Julie PASCAL, CTO de Nemmès, le temps d'un café, pour découvrir et échanger sur son parcours et ses ambitions pour la startup.
Alors que la COP 25 se tient à Madrid, tous les voyants sur le réchauffement climatique sont au rouge. Les émissions de C02 sur l’année 2019 ont augmenté de 0,6%, confirmant sa place dans le top 3 des années les plus chaudes. Et le numérique n’y est pas pour rien... Les entreprises innovantes ont un rôle à jouer pour limiter l’impact du numérique sur le réchauffement climatique.
Le saviez-vous ? Le visionnage de vidéos Youtube rejette 11,3 millions de tonnes de CO2 par an. L'industrie numérique pollue déjà autant que l'aérien mondial ! Sur ce sujet, crucial au regard du réchauffement climatique et des objectifs de limitation des gaz à effets de serre, les startups peuvent changer la donne et revoir leur façon de produire des services numériques. Cette approche a un nom : l’écoconception.
On en parle de plus en plus ces dernières années, pourtant le concept n’est pas tout jeune. Les principes de l’écoconception ont ainsi été définis en 2002, par la norme ISO/TR 14062. D’après cette norme internationale sur le management environnemental, l’écoconception se définit comme :
L’entreprise qui crée un bien, un service, un système, va adopter une vision globale du cycle de vie de ce produit. Ce qui implique pour elle de tout prendre en compte : de l’extraction des matières premières, à la fabrication, au transport, à l’usage, et au tri ou à la fin de vie. Cette approche permet d’intégrer l’ensemble des contraintes dans sa réflexion en amont de la conception : l’impact environnemental bien sûr, mais aussi la faisabilité technique, la maîtrise des coûts, la commercialisation etc.
Le plus intéressant ? Cette démarche, parce qu’elle apporte de nombreuses pistes de réflexion en termes d’optimisation sur toute la chaîne de production, est rentable ! Et c’est donc une bonne raison pour les startups, entreprises innovantes et agiles par nature, d’adopter l’écoconception dès leurs premiers pas.
C’est d’autant plus vrai pour celles qui font appel au numérique dans leur projet.
A l’occasion d’un “Green Hacking Day”, Matrice a donc invité les startups à réfléchir à leur projet sous cet angle nouveau de l’écoconception, lors d’une journée co-organisée avec un groupe d’étudiants du master Innovation et Transformation Numérique de Sciences Po. Objectif : sensibiliser les entrepreneurs à leurs impacts et les amener à trouver de nouvelles solutions.
Aujourd'hui c'était le #GreenHackingDay à Matrice ! Une journée pour interroger l'impact du #numérique sur l'#environnement. Les retours des experts et le travail en groupe ont permis aux #startups d'explorer de nouvelles pistes pour plus d'efficience dans leurs projets ! pic.twitter.com/JQPT6njP2V
— MATRICE (@Matrice_io) December 3, 2019
Voici en trois étapes, comment les startups ont entamé une démarche plus responsable.
Si envoyer un mail ou utiliser un moteur de recherche sont devenus des gestes du quotidien, ces actes en apparence anodins consomment en réalité des quantités impressionnantes d’énergie. Visionner 30 minutes sur Netflix ? C’est l’équivalent de 1,6kg de C02. Un paiement en Bitcoin ? 90km en Smart électrique. Et avec l’avènement et la multiplication des objets connectés, cet impact du numérique sur l’environnement n’est pas prêt de s’essouffler. Ces objets, comme les smartphones, sont d’ailleurs particulièrement gourmands en métaux rares… Dont l’extraction représente déjà 80% des impacts environnementaux du numérique !
“L’activité minière est l’une des plus polluantes du monde”, a d’ailleurs insisté Bela Loto, fondatrice de Point de MIR (la Maison de l’Informatique Responsable), qui a aussi rappelé que “500 sommets ont été décapités dans les Appalaches par les compagnies minières, notamment pour les besoin des data centers”.
Si les chiffres liés à l’impact du numérique sont préoccupants, en prendre conscience en amont de la création de son produit peut toutefois être générateur d’idées et de nouvelles solutions pour les startups. Que ce soit dans le code de leur application, ou dans leur manière de fonctionner, de choisir leurs prospects, de se financer…
Adopter l’écoconception, c’est avoir une vision 360° sur son projet, sa startup ou son entreprise. Pour les développeurs informatiques, cela passe par quelques bonnes pratiques, comme l’a expliqué Marc Kruzic, co-fondateur de France Influence qui a donné une conférence intitulée “Le développement durable du code informatique par la maîtrise de l’espace-temps (en 5 minutes)” :
Ces logiques de programmation peuvent en réalité s’appliquer à tout entrepreneur, qui sera amené, dans une démarche d’écoconception, à analyser son projet, identifier les sources d’émission, envisager de nouvelles solutions, et préparer la suite de sa croissance en intégrant ces bonnes pratiques.
La startup Uway propose une application pour réduire le temps d’attente des patients aux Urgences. Son application nécessite donc beaucoup de données de santé, naturellement sensibles, et une bonne connexion, pour permettre aux patients de connaître leur attente en temps réel.
En s’appliquant à respecter les principes de l’écoconception, l’équipe a fait émerger quelques solutions comme : héberger son application en local, via le Wifi de l’hôpital, plutôt qu’utiliser la 4G, très consommatrice ; modifier son algorithme pour effectuer moins de calculs en continu, aussi énergivores. Ces solutions plus vertes ont aussi permis à la startup d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Business, tech, marketing, et aussi sécurité des données… L’écoconception est éminemment transversale ! Et donc : une vraie source d’efficience pour une entreprise.
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