Matrice Patrimoine : 4 pistes pour commencer à entreprendre
Le sprint créatif de la matrice Patrimoine a eu lieu vendredi 18 janvier. L’occasion pour nous de vous expliquer comment les matriciens font leurs premiers pas dans l’entrepreneuriat.
En 48h, les matriciens ont abouti à six projets (dont vous retrouverez les pitchs sur ce lien), qu’ils pourront désormais affiner pendant leurs prochains mois à Matrice. Le succès d’un tel temps fort dépend non seulement des ambitions entrepreneuriales de chacun mais aussi et surtout de quelques principes simples, dont la matrice Patrimoine s’est faite l’écho. Démonstration en quatre points pour un sprint créatif réussi :
Leçon n°1 : Aller sur le terrain
On les a vus grelotter en gare de Montbard ; pédaler 45 minutes dans la boue sans se plaindre ; tendre leur bras pour capter quelques barres de réseau, dans ce bout de pays à mi-chemin entre les villes de Dijon et de Troyes ; ou encore poser avec leurs écharpes “Fier d’être bourguignon” — un étendard offert par le Château du Clos de Vougeot, partenaire de la matrice avec l’Abbaye de Fontenayet la région Bourgogne-Franche-Comté.
Cette étape, antérieure au sprint, c’est l’immersion et elle constitue le fondement d’une matrice. Grâce à ces quelques semaines, les futurs entrepreneurs créent des liens, qui permettent d’enclencher une dynamique de groupe mais aussi de commencer à imaginer les différentes équipes de la matrice en fonction des aspirations de chacun. Cette approche de l’entrepreneuriat imaginée par le programme de Matrice permet aussi de confronter les participants à des univers et des idées différentes.
Leçon n°2 : Mélanger les profils
C’est l’autre clé de réussite d’une matrice : l’apprentissage aux côtés de profils variés. Dans le cadre de ce programme dédié au patrimoine, se côtoyaient ainsi des étudiants en histoire ou en management culturel à l’ICART ou à l’Université de Bourgogne, mais aussi des étudiants issus de l’école de commerce EM Lyon, des développeurs de l’école 42, des designers de l’école de l’image des Gobelins… “L’immersion, ça a créé des liens”, souligne Caroline, étudiante à l’ICART. “j’ai pu former une équipe avec des gens que je ne connaissais pas il y a un mois”.
Ces intelligences complémentaires ont de plus été confrontées à des univers nouveaux. Juliette Allix, une animatrice de la matrice et historienne de l’art s’est ainsi chargée de leur “ouvrir les portes du patrimoine” et de leur faire découvrir des initiatives relatives au numérique, comme l’exposition Hololens au Musée des Plans-Reliefs.
Leçon n°3 : Lâcher prise

Quand on débute dans l’entrepreneuriat, il faut certes une problématique, une idée, une ambition. Mais il faut aussi savoir faire le vide, pour se détacher des savoirs existants et ainsi être en mesure d’apporter des réponses pertinentes. Et c’est encore plus vrai au moment du sprint, où les mentalités sont sollicitées pendant 48h intenses, que l’horloge tourne et que la présentation finale devant un jury approche.
Le sprint créatif de cette matrice Patrimoine a tâché de répondre à cet enjeu. Les matriciens ont pu, par exemple, participer à un exercice de détente et de reconnexion avec soi. Objectif : les pousser à lâcher prise. “Je voulais qu’ils puissent se défaire pendant un instant de tous les enjeux autour du hackathon, et des pressions de réussites”, décrit Tiphaine Liu, directrice pédagogique de Matrice à l’origine de cet atelier.
Leçon n° 4 : Oser être ambitieux
“Il faut du rêve pour créer le futur !” — Arnaud Orsel, intendant général du Clos de Vougeot
Six projets variés ont finalement émergé de ces cerveaux biberonnés à la culture bourguignonne, au patrimoine et au numérique. “C’est impressionnant de voir la motivation avec laquelle les étudiants se sont engagés”, salue Arnaud Orsel, intendant général du Clos de Vougeot, qui fait le tour des tables à quelques minutes du jury final. “Certaines solutions sont très concrètes, d’autres relèvent plus du rêve, mais c’est bien : il faut du rêve pour créer le futur !”.
Il ne fait pas si bien dire. Lors du conseil intermédiaire, Alexis, matricien-développeur issu de l’école 42 et membre du groupe “In’Site” — qui propose un scénario d’‘‘inscape’’ game interactif, pour pousser le visiteur à rentrer dans les lieux en résolvant des énigmes — n’hésite pas à clore sa présentation par cette ambitieuse proposition : “Si on était en 2046 on pourrait faire ce parcours avec une paire de lentilles !” Pourquoi pas !